Lu / L’agriculture urbaine dans l’ancienne « locomotive du Midwest » : défis et opportunités des stratégies locales de revitalisation dans une ville en déclin de la Rust Belt

Norma Schemschat

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Inspiré d’un poème de Charles Baudelaire, Plus vite que le cœur d’un mortel est le dernier ouvrage de Max Rousseau et Vincent Béal, collaborateurs de longue date dans leurs travaux sur le déclin urbain. Dans ce livre, les auteurs proposent une étude approfondie du déclin de Cleveland (Ohio), ville américaine qui – comme l’indique le titre du livre et du poème – a changé « plus vite que le cœur d’un mortel » : de la « locomotive du Midwest » (p. 38) à la capitale de la crise financière de 2008, la ville a connu de profonds bouleversements et est aujourd’hui fortement marquée par le déclin démographique et économique. Plus connus pour leur travail sur le contexte français, les auteurs, géographes et sociologues, poursuivent leurs recherches tout en l’élargissant par une étude socio-urbanistique et politico-économique de la ville américaine dix ans après la crise des subprimes. Basé sur un travail de terrain en 2016, le livre est une extension d’un article publié par les auteurs en tandem avec le géographe américain Joshua Akers en 2019.

En neuf chapitres, les auteurs cherchent à déconstruire et comprendre l’extrême déclin du « mistake on the lake » (p. 38) et décrivent les stratégies urbaines (et de survie) qui ont émergé au cours de ce processus. Chaque chapitre est suivi par un interlude, comportant des descriptions détaillées des quartiers visités ainsi que des entretiens avec les acteurs locaux sur les activités d’agriculture urbaine. Ces interludes constituent de courtes plongées dans la vie quotidienne des habitants et acteurs locaux afin de mieux comprendre ce que les auteurs nomment « l’urbanisme de la débrouille » (p. 62). Ce concept ne décrit pas seulement les différentes formes de « débrouille » des habitant·e·s, mais aussi les stratégies de développement urbain telles qu’appliquées par les élites locales : l’agriculture urbaine ne joue donc pas seulement un rôle dans la satisfaction des besoins quotidiens des résident·e·s, mais joue un rôle grandissant dans les approches top-down que l’on trouve à Cleveland. Par ailleurs, l’agriculture urbaine prend différentes formes selon les localités : alors que les restaurants des quartiers plus aisés comme Tremont utilisent des produits frais de leur jardin pour attirer les clients, l’agriculture dans les quartiers défavorisés contribue à la sécurité alimentaire, mais sert également de levier éducatif et social (p. 63)

Max Rousseau et Vincent Béal étudient les dynamiques locales de (dés)investissement, de dépossession, d’abandon et les stratégies visant à lutter contre le déclin qui s’en est suivi. L’ouvrage est divisé en deux parties : la première s’intéresse aux causes de la décroissance urbaine et la deuxième analyse les défis et opportunités des projets d’agriculture urbaine mis en place dans un contexte de déclin.

En explorant le contexte américain du déclin urbain, les auteurs invitent leurs lecteur·ices à déconstruire « [l]es analyses simplistes » de la décroissance urbaine qui émergent du débat public en Europe (p. 14) et de « venir à [la] source » du phénomène (p. 15), qui s’expliquent selon eux, par les inégalités de développement à l’échelle mondiale (p. 14). À de nombreuses reprises, les auteurs rappellent aux lecteur×ices la nécessité de prendre en considération les développements historiques et leurs effets continus aujourd’hui – une approche qu’ils suivent eux-mêmes rigoureusement tout au long du livre. À l’aide d’entretiens réalisés, Max Rousseau et Vincent Béal offrent une description minutieuse du développement urbain de Cleveland ne résultant pas seulement de la désindustrialisation si courante dans la région, mais davantage des « évolutions d’un secteur financier à la fois hypertrophié et dérégulé » (p. 71), des choix politiques ainsi que de facteurs structurels comme le racisme et le conservatisme – des facteurs structurels qui continuent aujourd’hui d’influencer le développement urbain et économique à travers les États-Unis (Hackworth, 2019).

Inscrire la trajectoire urbaine de l’épicentre de la crise des subprimes dans un contexte historique

Située dans l’ancienne Manufacturing Belt, et qualifié par les auteurs comme « épicentre » de la crise immobilière ayant entrainé la crise des subprimes de 2008, Cleveland a connu d’importantes formes de déclin, à l’instar de nombreuses villes dans la région des Grands lacs. Elle représente aujourd’hui un cas emblématique de la décroissance urbaine aux États-Unis. Ce processus est décrit par Max Rousseau et Vincent Béal qui expliquent l’émergence de quartiers abandonnés dans le centre de Cleveland comme le résultat du processus historique de redlining, ainsi que résultat de la « fuite blanche » et du désinvestissement chronique de l’État et des investisseurs. Le redlining décrit la mise en œuvre historique de pratiques de prêt discriminatoires systématiques qui refusaient les prêts hypothécaires dans les quartiers de couleur tout en assurant les prêts hypothécaires et le réinvestissement dans les quartiers à prédominance blanche. Ces pratiques ont été inscrites dans les « cartes de sécurité » résidentielles établies par la Home Owners Loan Cooprtation.

1. Carte historique de Cleveland dessinée par la Home Owners Loan Corporation en 1939, base du processus de redlining (© The Ohio State University, 2022, en ligne)

Alors que la préface (pp. 5-31) contextualise le déclin urbain dans un cadre plus large de développement inégal à l’échelle globale et fait le lien avec les travaux précédents des auteurs sur le contexte européen avant de présenter le cheminement intellectuel les ayant amenés à travailler sur Cleveland, le chapitre suivant (pp. 31-67), intitulé « Construire l’abandon », donne un compte rendu historique du déclin de Cleveland. Celui-ci est présenté comme étant principalement déterminé par des choix politiques des élites locales blanches agissant dans un contexte urbain historiquement marqué par un racisme structurel, en particulier sous la forme du redlining comme zonage excluant (pp. 40-48). Bien qu’elles aient été interdites en 1968 par la Fair Housing Act, leur impact est encore visible aujourd’hui, comme en témoigne l’hyperségrégation de Cleveland, un élément central de l’analyse.

2. Carte de la distribution raciale et ethnique à Cleveland. Le rouge représente la population blanche, le bleu la population noire, le vert la population asiatique, l’orange la population hispanique, le jaune les autres populations. Chaque point représente 25 résident·efls (© Erica Fischer, Race and Ethnicity (2010): Cleveland ; Données du recensement de 2010, en ligne)

Dans ce chapitre, les lecteur·ices sont invité·e·s à suivre l’émergence d’un système dans lequel les communautés noires sont davantage touchées que les autres populations par la crise des subprimes et les saisies dans les quartiers en déclin de Cleveland.

Dans le chapitre trois, « De Krach en Krach » (pp. 67-95), les auteurs se penchent sur le processus de financiarisation et ses effets dans les villes en déclin, démontrant ainsi que la désindustrialisation n’est pas l’unique cause du déclin mais plutôt le résultat d’un « secteur financier à la fois hypertrophié et dérégulé » (p. 71). En fait, la période entre les crises financières de 2001 et 2008 a été l’occasion pour les banques de revenir dans les quartiers de la ville auparavant délaissés, car elles promettaient des retours sur investissement rapides. La spéculation sur les prêts hypothécaires joue un rôle majeur dans l’abandon des quartiers de Cleveland, en particulier ceux situés à l’est de la Cuyahoga River, frontière symbolique divisant la ville entre les quartiers aisés et les quartiers abandonnés qui sont majoritairement habités par des communautés marginalisées et racisées. Alors que les investissements dans le centre-ville et sur la rive Est de la rivière Cuyahoga étaient inexistants après la désindustrialisation, les banques ont commencé à réinvestir entre les deux crises financières par le biais du marché immobilier et plus particulièrement par les prêts hypothécaires à risque.  Cependant, ces crédits subprimes, ont été imposées d’une manière socialement sélective par les banques : les résident·e·s marginalisé·e·s et racialisé·e·s vivant dans les quartiers du centre-ville et à l’est de la rivière ont été par conséquent plus impactés par la crise financière de 2008 et ses saisies. Rapidement, les banques se sont transformées en propriétaires des biens liés à ces crédits, les résidents concernés ont été expulsés et ces quartiers ont été en grande partie désertés. Le concept de désert prend une importance particulière à Cleveland : non seulement certaines parties de la ville sont désertées par les résidents, mais l’hyperségrégation de la ville entraîne également des déserts médicaux et alimentaires. Dans ce contexte, l’émergence de l’agriculture urbaine apparaît alors comme une solution d’urgence face à l’abandon.

Dans les pages qui suivent (pp. 95-121), les auteurs mettent en évidence comment « l’extension de la crise urbaine brise la digue suburbaine » (p. 114), et déconstruisent ainsi l’idée selon laquelle seuls les centres-villes marginalisés sont affectés par des investisseurs prédateurs attirés par les logements et les espaces vacants. En effet, la crise des subprimes et les saisies immobilières ont également impacté les banlieues traditionnellement plus aisées (par exemple South Euclid, où les saisies ne sont pas seulement connectées aux prêts de logement, mais aux crédits étudiants, touchant majoritairement les jeunes diplômé·e·s) (p. 100). Cette excursion dans les banlieues de Cleveland, au cours de leur « transition raciale » (p. 108) met en lumière leur propre confrontation à de lents processus de déclin contre lequel les acteurs locaux cherchent des stratégies pour encourager les résidents à rester. « [E]n favorisant un rapprochement entre les communautés » (p. 108), les projets d’agriculture jouent un rôle majeur et prennent une place plus importante à partir de ce chapitre et ce jusqu’à la fin de l’ouvrage. En raison de la proximité de ces banlieues avec le centre de Cleveland et de l’impact étendu de son abandon, ils deviennent de facto des acteurs concernés par le (re)développement du centre-ville (p.114).

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Démolitions massives et éco-gentrification : le rôle de la banque foncière et des élites locales

La crise des subprimes à Cleveland a été l’élément déclencheur de réponses politiques inédites pour faire face au déclin urbain. Ces stratégies s’appuient sur les frontières raciales et les divisions de classe qui ont marqué la trajectoire urbaine de Cleveland décrite dans la première partie du livre. La deuxième partie du livre détaille la place des élites locales, leurs relations historiquement conflictuelles et comment celles-ci ont récemment engagé des stratégies dites vertes.

« Le maçon ou le bulldozer » (pp.121-149) est consacré à la banque foncière du comté de Cuyahoga (CCLB), organisme jouant un rôle central et stratégique dans la mise en œuvre de programmes mêlant rénovation, démolition et soutien aux usages verts des espaces vacants. La banque foncière représente un outil puissant pour les élites blanches à Cleveland qui sont majoritairement localisés dans les exurbs (des quartiers aisés en dehors des banlieues immédiatement voisines du centre-ville). Cette élite, qui a dirigé la ville pendant plusieurs décennies, met en place des stratégies d’éco-gentrification (et de blanchissement) du centre-ville (p.132-133) par l’intermédiaire de la banque foncière, notamment en maintenant des espaces vacants, leur permettant d’acquérir davantage de valeur foncière. Les auteurs montrent comment les solutions vertes sont au premier plan de la gestion du déclin, recadrant les politiques d’abandon et de démolition tout en occultant les impacts raciaux disparates dans l’imaginaire politique, des aménageurs et des fonctionnaires et en préservant les hiérarchies raciales des marchés immobiliers.

À Cleveland, la prise de contrôle des banlieues est donc aussi bien matérielle que symbolique. D’un côté, ces nouveaux outils d’urbanisme mis en place après les krachs permettent à l’élite politique blanche de reconstituer son pouvoir au niveau du comté et de l’État tout en prenant part de nouveau aux questions de développement de la ville (p. 132). De l’autre côté se trouve la promotion d’un mode de vie de faible densité, respectueux de l’environnement au sein d’une ville postindustrielle dense (p. 133). Les démolitions massives, sont interprétées par Max Rousseau et Vincent Béal « comme une radicalisation de l’inextricable lien entre dynamiques marchandes et hiérarchies raciales qui caractérisent la ville en déclin » (p. 153), construites par l’élite blanche comme le seul choix possible grâce à une stratégie discursive évoluant autour de la technicité, de la scientificité et de la neutralité (p. 134-135, p. 165).

« L’urbanisme de la débrouille » post-Krach : entre mode d’émancipation et marketing territorial

Ces « solutions vertes » sont vécues différemment par les résident·e·s qui subissent les effets des démolitions. Celles-ci font émerger le sentiment d’une lente désurbanisation des quartiers, un sentiment d’insécurité ainsi qu’un sentiment d’injustice dus à la sélectivité socio-spatiale opérée par la banque foncière, sur le choix des propriétés à conserver ou non. Les propriétés dont le sol contient des résidus toxiques, par exemple, ne sont pas touchées (p. 133, p. 163). La méfiance découle également des processus d’inclusion et d’exclusion dans les initiatives locales, comme l’illustre le deuxième interlude (pp. 87-93) sur le « triangle perdu ». Il décrit comment le collectif Rid-All Green Partnerships, faisant partie de l’élite noire locale, après avoir longuement travaillé sur des projets de verdissement (notamment avec leur projet Green the Ghetto) s’est senti systématiquement délaissé par les élites locales blanches et la banque foncière dans les stratégies de verdissement de la ville après la crise.

Détachée ainsi des résidents et inaccessible pour eux (p. 126), la banque foncière se trouve confronté à l’élite noire locale qui se voit plus proche des besoins des résidents et opère principalement par des CDCs, organisations de développement communautaire (Community Development Corporations). Cette approche par les CDCs a émergé après l’affaiblissement du pouvoir du maire dû au déclin de la ville au début des années 2000 (p. 159). Les élites locales noires contestent non seulement les activités de démolition disproportionnées de la banque foncière sur la rive Est, qui ont pour but de favoriser les rénovations des banlieues sur sa rive Ouest pour leur potentiel de gentrification (p. 165), mais aussi le manque de considération portée aux sources structurelles du développement urbain inégal à Cleveland et au-delà : la suburbanisation et le racisme (p. 166). Pour ces raisons, les porte-paroles des populations noires « militent pour des réponses au déclin qui ne passeraient pas uniquement par un énième remodelage de l’espace urbain, mais avant tout par une reconnaissance des facteurs structurels à l’origine de l’abandon urbain » (p. 168).

Dans le chapitre « Après la ville » (pp. 175-215), Max Rousseau et Vincent Béal discutent amplement des complexités liées à l’agriculture urbaine à Cleveland : outre un certain dualisme dans lequel l’agriculture urbaine est à la fois une opportunité d’émancipation pour les résident·e·s marginalisé·e·s et un moyen pour les élites blanches de commercialiser leur ville, le chapitre décrit comment les programmes locaux (ici le programme Sideyard) et leurs conditions d’utilisation font partie d’un processus dans lesquels les services publics essentiels sont transférés à la responsabilité des résident×e×s.

Si la majeure partie du livre discute des défis structurels auxquels les résident×e×s sont confronté×e×s au quotidien dans les villes en déclin de la Rust Belt et comment la marchandisation de l’agriculture urbaine renforce les séparations préexistantes entre ceux qui ont et ceux qui n’ont pas, le dernier chapitre avant l’épilogue, « Entrouvrir la porte » (pp. 215-237), donne davantage de raisons d’espérer. Cette partie est consacrée au modèle de Cleveland, né du constat que le quartier prospère d’University Circle, moteur économique de la ville, se voyait de plus en plus entouré par le déclin. Lié à son passé industriel, Cleveland bénéficie d’un solide réseau caritatif. Les acteurs locaux, particulièrement la Cleveland Foundation, sont alors parvenus à faire pression pour mettre en place un programme de développement local basé sur le bien-être de toute la communauté – community wellbeing. Le modèle est basé sur le système des coopératives et vise à réduire les sorties de capitaux de la ville par la redistribution des richesses à l’échelle locale. D’après les auteurs, le modèle peut être compris comme une « réaction à l’échec des politiques néolibérales de développement local » (p. 225).

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Conclusion

Grâce à une écriture vivante et à l’implication évidente des auteurs dans la recherche sur le déclin urbain, Plus vite que le Cœur d’un mortel se lit comme un reportage sans pourtant perdre de sa rigueur scientifique. Les merveilleuses illustrations créées par Lauren Hamel y jouent un rôle important. Les illustrations dessinées à la main confèrent un caractère intime sans risquer d’essentialiser les participant·e·s aux interviews ou d’alimenter le « ruin porn » si commun dans la couverture des villes en déclin. Les éléments cartographiques de David Lagarde dans les chapitres contribuent également à la présentation visuelle des résultats de la recherche, même s’ils souffrent parfois d’une taille un peu trop petite (voir par exemple p. 42 et 44). De brèves excursions au cours de l’ouvrage dans d’autres villes de la Rust Belt montrent que l’abandon et les formes de déclin sont un problème à l’échelle régionale, bien qu’elles détournent parfois l’attention de ce qui se passe à Cleveland.

Par son approche pluridisciplinaire – sociologie urbaine, géographie, mais aussi économie politique – le livre permet de comprendre le déclin dans la Rust Belt, ses causes et ses effets. Avec cette perspective, Max Rousseau et Vincent Béal suivent de nombreux auteurs américains, notamment Jason Hackworth (2019), Joshua Akers et Eric Seymour (2018), mais aussi Lisa Berglund (2020), et leurs travaux sur le déclin urbain en tant que processus socialement sélectif et souvent intentionnel, sur les principaux acteurs du développement local, ainsi que sur les groupes les plus touchés par le déclin et l’abandon – la communauté noire. Pour les lecteur·ices qui sont familiers avec les travaux sur le capitalisme racial et le projet néolibéral du développement urbain des villes en déclin, le livre offre une étude de cas supplémentaire. Pour d’autres, l’œuvre est à la fois un témoignage critique sur le déclin intentionnel à Cleveland et une introduction aux complexités du déclin urbain aux États-Unis et comment celui-ci est enchevêtré avec le racisme structurel.

Les descriptions détaillées du travail sur le terrain, riches et perspicaces, montrent également que la mise en place d’un réseau local est essentielle pour permettre aux chercheur·e·s d’étudier ces terrains, surtout lorsqu’ils et elles traitent de sujets contestés tels que les raisons du déclin des villes et des espaces abandonnés.

Une leçon à tirer de ce livre porte sur la nécessité d’opter pour une approche pluridisciplinaire et historique dans l’étude des villes en déclin. Plus vite que le cœur d’un mortel est donc riche dans sa perspective critique sur le développement urbain de Cleveland et encourage à adopter une position plus politique sur ce phénomène, pour mieux en saisir ses causes et ses effets. Ce que les observations des auteurs montrent avant tout, c’est que, contrairement à la conception générale, les villes en décroissance sont loin d’être des lieux hors marché.

NORMA SCHEMSCHAT

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Norma Schemschat est doctorante en Aménagement et Urbanisme à l’ENS Paris et travaille sur le rôle des exilé·e·s dans la redynamisation des villes en déclin.

norma.schemschat@ens.psl.eu

Référence de l’ouvrage : Rousseau M. et Béal V., 2021, Plus vite que le cœur d’un mortel, Désurbanisation et résistances dans l’Amérique abandonnée, Caen, Grevis, 245 p.

Bibliographie

Akers J. et Seymour E., 2018, « Instrumental exploitation: Predatory property relations at city’s end », Geoforum, 91, 127–140, en ligne.

Berglund L., 2020, « The Shrinking City as a Growth Machine: Detroit’s Reinvention of Growth through Triage, Foundation Work and Talent Attraction », International Journal of Urban and Regional Research, 44(2), 219–247, en ligne.

Ehrenfeucht R. et Nelson M., 2020, « Just revitalization in shrinking and shrunken cities? Observations on gentrification from New Orleans and Cincinnati », Journal of Urban Affairs, 42(3), 435–449, en ligne.

Hackworth J., 2019, Manufacturing Decline. How Racism and the Conservative Movement crush the American Rust Belt, New York, Columbia University Press, 336 p.

Couverture : Les portes d’Ohio City Farms avec vue sur le centre-ville de Cleveland en arrière-plan (© MMW Horticulture Group, 2012, en ligne)

Pour citer cet article : Schemschat N., 2022, « L’agriculture urbaine dans l’ancienne “locomotive du Midwest” : défis et opportunités des stratégies locales de revitalisation dans une ville en déclin de la Rust Belt », Urbanités, Lu, mars 2022, en ligne.

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