#3 / Sea, sand & sun : Rio s’éclate

Claire Brisson

L’article de Claire Brisson au format PDF


« On ne vit pas dans un espace neutre et blanc ; on ne vit pas, on ne meurt pas, on n’aime pas dans le rectangle d’une feuille de papier. On vit, on meurt, on aime dans un espace quadrillé, découpé, bariolé, avec des zones claires et sombres (…) Il y a les régions de passage, les rues, les trains, les métros, il y a les régions ouvertes de la halte transitoire, les cafés, les cinémas, les plages (…) Ces lieux sont absolument différents : des lieux qui s’opposent à tous les autres, qui sont destinés en quelque sorte à les effacer, à les neutraliser ou les purifier. Ce sont en quelque sorte des contre-espaces »,  M. Foucault (1966)

En 1994, Adriana Calcanhotto résume dans sa chanson Cariocas ses impressions sur les habitants de Rio de Janeiro : « Cariocas sao bonitos, cariocas sao bacanas, cariocas sao sacanas, cariocas sao dourados, cariocas sao modernos, cariocas sao espertis, cariocas sao diretos, cariocas nao gostam de dias nublados »1, rappelant ainsi des éléments de la mythologie-idéologie carioca : culte du corps sain et bronzé exposé dans le cadre d’une culture de plage (Gontijo, 1998). Les plages sont en effet omniprésentes à Rio, inscrites au cœur même de la ville. Chaque quartier ou presque a sa plage. Plus encore, celles-ci participent des clichés sur la brésilianité et a fortiori sur la carioquité. Une partie du commerce de luxe s’est délocalisée là, la nouvelle musique (la bossa nova) parle de la mer, de l’azur, des bateaux et des femmes qui se promènent sur les plages ; dans le cinéma, national ou international, l’image de la plage est associée à celle de la cité ; enfin, c’est toute la culture urbaine qui se réoriente en fonction de ce nouveau paysage (Gomes, 2006). Deux plages hyper médiatisées de la Zona Sul condensent toutes ces caractéristiques, Copacabana et Ipanema, inspirant des dizaines de chansons à l’image de The Girl from Ipanema de Vinicius de Moraes et Tom Jobim. Au Brésil donc, la culture de plage est devenue progressivement à partir des années 1960 culture de masse et cet espace joue comme vitrine de la ville, sinon du Brésil.

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Vue de Arpoador : les plages au cœur de la ville (Brisson, 2014)

Vue de Arpoador : les plages au cœur de la ville (Brisson, 2014)

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Les plages de Rio semblent inscrire les loisirs et plaisirs au cœur de l’urbain, sous une forme particulière, celle des corps libérés des entraves quotidiennes. Les modalités physiques et plastiques de ces plages, reposant sur le trinôme sea, sand and sun (Lageiste, 2008) ont des répercussions sur l’univers sensoriel, émotionnel et sensitif des pratiquants. La relation privilégiée établie entre le corps, objet de plaisir, et la dimension érotique de la plage et du sable chaud, fœtale de l’eau, contribue à éclairer la mise en désir de cet espace. Ce focus sur les émotions permet de comprendre l’attachement à la plage, mais aussi les représentations qui sont associées à cet espace. La matérialité de l’expérience de la plage qui engage le corps et les sens bien davantage qu’en d’autres espaces participe de l’héliolâtrie (Lageiste, 2008) et s’accompagne de fait d’un sentiment de liberté qui s’exprime assez souvent dans les évènements festifs s’organisant sur la plage, principalement en fin d’après-midi. Ipanema et Copacabana peuvent être alors perçues comme deux plages dans le prolongement des principales avenues parallèles au trait de côte, hauts lieux de la vie nocturne carioca.

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Rassemblement festif de fin de journée sur Ipanema (Patry, 2012)

Rassemblement festif de fin de journée sur Ipanema (Patry, 2012)

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Mais bien davantage, l’héliolâtrie évacue la mise en secret du corps, conduisant à une nouvelle culture somatique propre à la plage, où s’affichent clairement la nature charnelle et la lisibilité sexuelle. On transgresse apparemment sur Copacabana et sur Ipanema des interdits qui existent partout ailleurs, osant des tenues et attitudes impensables en d’autres espaces sociaux, ces plages pouvant être lues comme des espaces intermédiaires de cospatialité privée et publique où le corps se sent plus facilement ici qu’ailleurs libre de toute contrainte. Ainsi, sur une même étendue – la plage – le seuil entre espace public et espace privé n’est pas fixe dans l’espace, autorisant des lieux semi-privés sous l’effet du déplacement, pour un temps, du curseur de l’intime et donc des pratiques a priori transgressives.

Ce plaisir de la transgression repose sur la dissemblance spatiale de la plage mise principalement en discussion à partir des concepts d’hétérotopie (Foucault, 1967) et d’antimonde (Brunet, 1992). La situation d’entre-deux de la plage, hors de l’ordre quotidien mais pourtant se définissant par rapport à lui, nourrit le champ des études anthropologiques sous une forme en particulier : sa capacité à définir et renouveler les identités de l’individu et de la communauté. Espace temps fondamentalement liminaire car surjouant les seuils, entre la maison et la rue, le privé et le public, l’indoor et l’outdoor, l’ordinaire et l’extraordinaire, la plage est ce qui fixe, ce qui circonscrit les identités mais en même temps, elle ouvre la voie à des identifications nouvelles. En valorisant l’inversion, l’espace privilégié que constitue la plage permet de s’affranchir des normes, des contraintes et des interdits qui structurent le quotidien. Elle produit un effet libérateur, pouvant conduire à certaines formes de déviance, notamment via l’affirmation de sexualités et pratiques dissidentes. Ainsi de la Farme d’Ipanema ou de la Bolsa de Copacabana, deux portions de plages abri des mouvements LGBTQ2, ou encore du Posto 9 sur Ipanema, point de rencontre des fumeurs de marijuana. Là, il n’est pas rare d’observer des couples homosexuels avoir des gestes de tendresse et des personnes revendiquant une forme de dissidence sexuelle.

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La Farme d’Ipanema, (Brisson, 2013)

La Farme d’Ipanema, (Brisson, 2013)

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Mais si les plages de Rio sont souvent décrites comme « lieu de tous les possibles et du ‘tous égaux’ car tous dénudés »3, renvoyant à une conception de la plage comme espace de subversion de normes diverses, des règles implicites très précises en régissent toutefois la pratique. Mon objectif ici est de questionner l’accès ou plus exactement la « faculté d’accès » (Gottmann, 1954-55) aux plaisirs de la plage. Bien que cette faculté ait été appuyée par les évolutions techniques – notamment l’ouverture du tunnel Rebouças en 1976, le prolongement des lignes de métro et la multiplication des lignes d’autocars, autant d’éléments facilitant l’accès des habitants de la Zona Norte populaire aux prestigieuses plages de la Zona Sul – l’enjeu principal reste les systèmes normatifs qui en conditionnent l’exercice. Si les plages de Rio sont des hétérotopies, elles sont des hétérotopies qui semblent ouvertes, mais où seuls entrent ceux qui sont déjà initiés. Sur les sables, on est en fait au cœur d’un jeu réglé. Dans cette production de « règles du jeu », le corps-apparence (compris dans une acception large, incluant la gestuelle, la parure, les manières de parler, etc.) apparaît comme un moyen efficace de détermination des inclus/exclus des plaisirs de la plage. Il joue un rôle identitaire de premier plan dans la mesure où il contribue d’abord à produire une image de soi dans le cadre de la distinction sociale et où il est ensuite incorporation du social selon le principe de l’embodiment (Bondi, Davidson, 2005). La mise en scène des corps, imprégnés de leurs caractéristiques sociales diverses révèle ainsi d’innombrables rapports de pouvoir qui prennent consistance et se réalisent à travers l’espace. Cette prise en compte des corps permet une complexification de la notion de « domination » et sous-tend une doxa de l’espace qui n’opère pas seulement selon une logique de classes, mais aussi selon le genre, l’âge, la sexualité, etc. Il convient de préciser que les outsiders ne sont pas forcément hors plage, mais perçus comme out of place (Cresswell, 1996) sur ces mêmes plages : leurs corps, leurs comportements ne sont en effet pas considérés comme appropriés par rapport aux valeurs dominantes inhérentes à l’espace. En résulte une territorialisation bien spécifique sur les plages d’Ipanema et de Copacabana qui fonctionne comme révélateur d’une légitimité différenciée de la présence sur le sable le long des posto4.

Monsieur Jordao est un habitant du centre historique de Rio de Janeiro issu d’un milieu populaire qui, chaque fin de semaine, se rend à Ipanema en famille ou avec des amis, au niveau d’Arpoador. Il ne connaît pas les autres tronçons de la plage puisqu’il ne s’éloigne jamais de sa place traditionnelle. De carnation assez claire, il arrive toujours les bras chargés : parasol, chaise et glacière pour le repas et les boissons du déjeuner. Préparer un repas chez lui, destiné à être consommé ensuite à la plage n’est pas seulement, de son point de vue, une nécessité financière, mais un réel plaisir. Cette attitude fait de lui un farofeiro dans le vocable local, ce terme dérivant de farofa, mets d’accompagnement traditionnel préparé avec de la semoule de manioc frite dans du beurre ou de l’huile à laquelle peuvent être ajoutés des ingrédients très divers et plat associé au monde du travail et au mélange. Au Brésil, le farofeiro est fondamentalement associé à une personne issue des couches populaires dont le comportement est perçu comme inadéquat par rapport aux normes comportementales dominantes. D’autres éléments de définition du farofeiro sont progressivement venus se greffer à la première caractéristique – apporter sa nourriture sur le sable –, renvoyant également au corps ou à une attitude corporelle : carnation claire (ou, inversement, peau noire), voix qui porte, musique trop forte, agitation, etc., et contribuant au caractère stigmatisant (Goffman, 1975) de l’appellation. Le farofeiro devient progressivement un corps « impur » (Douglas, 1966), le terme de sujeira5 étant maintes fois utilisé dans les discours sur ces outsiders de Copacabana et d’Ipanema. Comme cette saleté n’offense pas seulement les canons esthétiques, mais qu’elle est aussi associée à l’idée de contagion, elle devient exclusive et justifie la segmentation forte de la plage et la hiérarchie des plaisirs et loisirs sur les sables. Cette segmentation procède par évitement-concentration sur un double plan spatio-temporel : par exemple sur Ipanema le week-end, lorsque la plage est fortement fréquentée par les classes populaires suburbaines, les classes moyennes et aisées délaissent les posto 7 et 8 à proximité directe des arrêts de métro, au profit des posto 9 et 10 plus difficilement accessibles en transports en commun (et à plus petite échelle ces mêmes classes aisées délaissent Ipanema pour des plages plus au sud de Rio comme Barra de Tijuca). Le profil sociologique des plagistes évolue aussi à une échelle temporelle fine : tôt le matin et en fin d’après-midi, les « locaux », c’est-à-dire les habitants d’Ipanema et de Copacabana sont surreprésentés, tandis que la plage est davantage investie par les milieux populaires en milieu de journée.

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Quels sont alors les plaisirs et loisirs rois sur les plages d’Ipanema et de Copacabana ? Ceux des personnes qui sont à leur place sur le sable, et qui, de fait, participent à la production de l’idéologie dominante de l’espace. Ainsi des plagistes au niveau du Posto 10 d’Ipanema, par exemple. Là, le culte du corps sain prend tout son sens. Les activités de loisirs s’y rapportent presque toutes : elles le dévoilent autant qu’elles le construisent.

Mais la diversité (et peut-être là encore, la hiérarchie) des loisirs à la plage se lit aussi sous d’autres prismes que la classe sociale : celui du genre par exemple. Il existe ainsi des manières d’être à la mer féminines et d’autres masculines, révélatrices du caractère genré des plaisirs. De façon générale, les hommes se tiennent davantage debout, alors que les femmes préfèrent une position plus horizontale, allongées sur leurs serviettes de plage par exemple. La manière d’entrer dans l’eau est également distincte : les hommes ont tendance à plonger le corps entier, brusquement, et à s’éloigner à la nage, tandis que les femmes font une entrée très progressive, et souvent incomplète, dans l’eau, ponctuée de temps de réajustement du bikini. Ludmila, cinquante-deux ans, habituée d’Ipanema confirme bien cette théâtralisation de l’entrée féminine dans l’eau qui se doit de caractériser l’ « elegância »6 selon ses termes. Si elle concède que courir dans l’eau n’est bien sûr pas interdit pour  une femme, elle précise pourtant que, sur et pour la plage, cet acte est mal vu car contraire à la bienséance et aux codes comportementaux. Ces régimes de visibilité (Lussault, 2003) différenciés sur le sable de façon quasi caricaturale selon un degré de verticalité (debout et en mouvement versus allongé et immobile) se retrouvent dans une lecture des activités de loisirs sur les plages : dans les activités sportives qui impliquent le mouvement, la course dans le sable, les hommes occupent une place prépondérante – ce dont atteste d’ailleurs le cliché ci-après.

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Des hommes jouant au beach volley sur Ipanema (Brisson, 2013)

Des hommes jouant au beach volley sur Ipanema (Brisson, 2013)

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On peut donc noter une tension structurante entre des corps réagissant à la normativité de l’espace de la plage et révélant le caractère normatif de ce dont on peut jouir, et des corps stigmatisés transformés en outils de résistance sur ce même espace. Dans le même temps que la plage juge les corps « hors-norme »7 et les relègue sur certaines portions selon le principe de ségrégation précédemment évoqué, ces mêmes corps se portent au public et investissent l’espace. Ces mécanismes conscients8 ou inconscients de publicisation, s’ils poursuivent des stratégies hétérogènes appuient la visibilité de groupes invisibilisés au quotidien et ont donc une dimension de revendication politique.

La notion d’« assemblage » introduite dans le champ historique par Marcel Detienne (2005) et synthétisée par Ben Anderson et Colin McFarlane au sein du champ géographique (2011) s’inspire directement de la philosophie de Deleuze et Guattari (1980) et permet de penser la synthèse de cette contradiction apparente. L’assemblage est une manière de penser la tenue ensemble d’un certain nombre d’éléments hétérogènes au sein d’une « composition » non hiérarchisée et ouverte. Un tel outil conceptuel autorise le passage d’une conception topographique à une conception topologique de l’espace de la plage : l’accent ne porte pas sur le cloisonnement du territoire, mais au contraire sur son caractère de noeud ouvert, chaque fois reconfiguré, traversé de parts en parts par des éléments entrants ou sortants. Prenons l’exemple des plages LGBTQ de Rio : un double mouvement de déterritorialisation/publicité y fonctionne à plein. Pour comprendre ce qui est en train de se jouer là, il convient de rappeler la grande sensibilité du sujet de la dissidence sexuelle au Brésil, et même à Rio. Comment donc est rendue possible l’existence d’un tel territoire au cœur même d’un espace (la plage) éminemment public ? José, 27 ans, homosexuel fréquentant la Farme depuis son installation à Rio – soit près de 5 ans – l’explique par les marques d’extériorité. Une « scène » LGBTQ s’impose, se rend visible au sein d’un territoire, mais en sursignifiant sa paradoxale déterritorialisation. Ainsi de la fonction des drapeaux arc-en-ciel flottant de part et d’autre de la Farme d’Ipanema comme de la Bolsa de Copacabana. Ces derniers ménagent des seuils qui signifient autant l’appartenance au mouvement LGBTQ que la limite avec les autres espaces de la plage. Pourtant, sous couvert d’une telle déterritorialisation, ce sont bien les habitants de Rio, et plus généralement du Brésil qui sont aux prises avec une telle scène. Si la déterritorialisation rend a priori « libre », elle implique malgré tout des fuites. Les plus évidentes : l’extraction de la scène LGBTQ hors de son territoire par l’investissement d’autres portions de plage hétéronormée, et inversement, l’intégration d’individus extérieurs au mouvement LGBTQ mais se positionnant sur son territoire. Ces lignes de fuite sont alors aussi des lignes de flux culturels qui court-circuitent les interdits.

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La plage se nourrit donc des lignes de fuite qui la traversent, des ouvertures qu’elle est capable de créer et d’intégrer. Elle peut se lire comme une tentative, en saillie dans le temps du quotidien, de recréation et de célébration de cette fluidité. Elle se caractérise par le jeu avec une possibilité de travestissement, un mouvement d’une valeur à une autre, du plaisir normé au plaisir coupable, mais en même temps qu’elle le permet, elle ne laisse rien d’indélébile. C’est d’ailleurs parce qu’elle ne laisse rien d’indélébile dans le temps du quotidien qu’elle le permet. A Rio, le plaisir à la plage est peut être davantage dans le jeu avec la limite du permis que dans les plaisirs mêmes liés au trinôme sea, sand and sun.

Claire Brisson

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Claire Brisson est doctorante contractuelle à l’Université Paris IV-Panthéon Sorbonne, membre du laboratoire ENeC (Espaces, Nature, Culture). Ancienne étudiante à l’Ecole Normale Supérieure de Lyon et agrégée de géographie, elle travaille aujourd’hui sur la mise en scène du corps et la performance de genre sur les plages de Rio de Janeiro.
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Bibliographie

Anderson B., McFarlane C., « Assemblage and geography », Area, 43, 124-127.

Bondi L., Davidson J., 2005, « Situating gender » in Nelson L., Seager G., A Companion to Feminist Geography, Malden MA, Blackwell, 15-31.

Brunet R., Ferras R., Théry H., 1992, Les mots de la géographie : dictionnaire critique, Paris, La Documentation française, p. 35.

Cresswell T., 1996, In place out of place : geography, ideology and transgression, Minneapolis, University of Minnesota Press, 201 p.

Da Costa Gomes P., 2006, A condiçao urbana : ensaios de geopolitica da cidade, Rio de Janeiro, Bertrand Brasil, 304 p.

Deleuze G., Guattari F., Mille plateaux, Paris, Les Editions de Minuit, 645 p.

Douglas M., 1966, Purity and danger : an analysis of concepts of pollution and taboo, London, Routledge, 188 p.

Foucault M., Les hétérotopies, France Culture, conférence radiophonique du 7 décembre 1966.

Foucault M., « Des espaces autres » in Architectures. Mouvements. Continuité, n°5, 46-49.

Goffman E., 1975, Stigmate. Les usages sociaux des handicaps, Paris, Les Editions de Minuit.

Gontijo F., 1998, Corps, apparences et pratiques sexuelles : socio-anthropologie des homosexualités sur une plage de Rio de Janeiro, Lille, Ed. GKC, 183p.

Gottmann J., 1954-55, Eléments de géographie politique, Fascicules I et II, Paris, Institut d’Etudes Politiques, 303 p.

Lageiste J., Rieucau J. (dir.), 2008, La plage : un territoire atypique, Géographie et cultures, n°67

Lussault M., 2003, « Visibilité » in Levy J., Lussault M., Dictionnaire de la géographie et de l’espace des sociétés, Paris, Belin

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  1. Les cariocas sont beaux, les cariocas sont cools, les cariocas sont sensuels, les cariocas sont dorés, les cariocas sont modernes, les cariocas sont éveillés, les cariocas sont directs, les cariocas n’aiment pas les journées nuageuses. []
  2. Relatif à la communauté lesbienne, gay, bisexuelle, transgenre, queer. []
  3. Ce discours est principalement véhiculé par les médias à l’image du journal Globo, mais il est conforté par les intellectuels brésiliens, comme l’anthropologue Roberto Da Matta dans son article « Na praia, a reforme da sociedade ». []
  4. À Rio de Janeiro, les posto renvoient à des points de repère pour les plagistes. Sur une même plage, existent donc plusieurs posto. A Ipanema, par exemple, le Posto 9 ou encore le Posto 7-Arpoador. []
  5. En français, saleté. []
  6. Elégance, en français. []
  7. Que celle-ci soit sexuelle ou sociale. []
  8. Il est par exemple fréquent que les « farofeiros » investissent physiquement et symboliquement davantage la plage que les classes aisées, par une agitation plus grande sur le sable, des allers-retours incessants entre la serviette de plage et les alentours, une musique (funk notamment) forte. Questionnées sur l’éventuelle perturbation de l’entourage par le niveau sonore, nombreuses sont les personnes interrogées qui ont revendiqué leur droit de s’imposer et de marquer leur territoire. []

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