Banlieues françaises / 2003 – 2024 : Temps de la rénovation urbaine

Silvana Ghali

L’article de Silvana Ghali au format PDF


En décembre dernier, l’Agence Nationale de la Rénovation Urbaine (ANRU) a adopté la nouvelle liste des Nouveaux Projets de Rénovation Urbaine (NPNRU). Deux cents quartiers, choisis au niveau national, annoncent une nouvelle décennie de transformation (2014 – 2024). 24 des 58 projets retenus pour l’Île-de-France sont situés en Seine-Saint-Denis, qui s’avère ainsi l’un des départements bénéficiant le plus de cette politique. Les NPNRU prolongent donc les 490 Projets Nationaux de Rénovation Urbaine (PNRU) lancés en 2003. Ces projets dessinent un avenir différent pour ces quartiers en proposant des solutions urbaines et architecturales aux enjeux présents. Que nous apprend la succession des projets de rénovation urbaine ? Qui transforme la ville d’aujourd’hui et comment ?

Pour remettre chaque projet dans son contexte temporel, l’article transformera les cas d’études en machines à remonter le temps pour revenir sur une décennie de processus de transformation urbaine. S’appuyant sur des entretiens effectués avec des habitants, des décideurs et des concepteurs dans le cadre de la thèse et sur une analyse des archives municipales et des archives d’architecture du XXe siècle, cet article s’intéresse à la façon dont la politique de la ville, dont l’élaboration et la mise en œuvre des projets se font à la rencontre de différents enjeux, agit sur l’évolution de jeux d’acteurs.

L’article, dans une première partie, retracera l’historique des modes d’habiter des années 1950 dans deux quartiers conçus par l’architecte Émile Aillaud : le premier est la cité des Courtilières à Pantin retenu en 2003 pour les PNRU (n°1 sur le plan) ; le deuxième est la cité de l’Abreuvoir à Bobigny retenu en 2014 pour les NPNRU (n°2 sur le plan). Une deuxième partie s’intéressera aux différentes formes de projets, un rappel des années 1980 introduisant l’idée du « Projet Urbain » (Guillot, 2009) et une analyse des processus de préparation d’un dossier ANRU.

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1. Localisation des deux quartiers (Silvana Ghali sur fond plan cadastre Géoportail, 2015)

1. Localisation des deux quartiers (Silvana Ghali sur fond plan cadastre Géoportail, 2015)

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Aux origines, une prairie

En 1951, Émile Aillaud, architecte, est nommé par l’Office public d’habitations de la Seine pour concevoir la cité-jardin du lieu-dit l’Abreuvoir à Bobigny, sur un terrain imbriqué dans le tissu urbain de la ville. Il forme une équipe avec Fabio Rieti, peintre. L’idée principale est de créer une prairie, au milieu d’un urbanisme pavillonnaire, entourée par des constructions basses de trois ou quatre étages et de six tours de onze étages de formes différentes. Cette coopération entre un architecte et un artiste a ajouté des couleurs à la forme du serpentin et des tours. Un paysage voulu par son concepteur, à la fois « frappant qui puisse agir sur l’imagination et l’affectivité des habitants » (Aillaud, n.d.), à travers lequel la cité-jardin traditionnelle est revisitée ; et « paraissant avoir existé avant la construction » (Landauer et Lefrancois, 2011 : 55).

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2. L'Abreuvoir (Archives municipales de Pantin, n.d.)

2. L’Abreuvoir (Archives municipales de Pantin, n.d.)

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Lorsque le chantier commence en 1952, Aillaud reçoit une nouvelle commande de la part de l’Office Public HLM du département de la Seine pour concevoir le plan masse d’une autre cité-jardin, sur un terrain à cheval entre Pantin et Bobigny, uniquement occupé par des jardins ouvriers et séparé par un cimetière du reste de la ville de Pantin. Il reprend la même idée principale, la prairie, entendant faire de ce « quartier de résidence un parc où la vie soit agréable et aérée. (…) Un organisme vivant, dont le développement est soumis aux exigences ou aux sollicitations d’un milieu naturel, donne l’impression d’un hasard vivant » (Aillaud, 1965). Un paysage délimité par un serpentin long de 1,5 kilomètres et haut de quatre étages coupé en trois parties inégales, la plantation de 1 500 arbres avec des pelouses de jeux, soit 4 arbres pour 3 logements, marque la volonté de créer un cadre de vie transformable avec le temps et la volonté de ses habitants.

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3. Les Courtillières (Archives municipales de Pantin, 1964)

3. Les Courtillières (Archives municipales de Pantin, 1964)

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Dans les deux quartiers d’Aillaud, la place du marché et le parc s’affirment bientôt comme lieux de centralité. La construction de la place du marché a été très bien perçue par les habitants, qui attendaient des services de proximité. « Disons que ce qu’on a eu au tout début sur la petite place. On a eu le pressing, on a eu la parisienne, le teinturier, la coiffeuse qui devait s’appeler Janine, on a eu le charcutier Massalou, le magasin de vente de cadeaux. Ensuite sur la grande place, on avait le familistère, le boucher, le tripier, le Nicolas à côté dans le bâtiment F. En bas on avait Vogue, les vêtements, monsieur Buzin, le quincaillier, le marchand de légumes, le poissonnier, une mercerie. Il y avait le tabac et le pharmacien comme ça on avait tout dans les années 60 ». (Deraine, archive municipale, 2002)1 . Ce nouveau centre commercial anime le quartier par ses commerces ouverts 7 jours sur 7 et par le marché qui s’y tient deux fois par semaine, nouvelle activité qui rythme le quotidien des habitants. Le parc, une fois aménagé avec la crèche, les arbres, la pelouse des jeux et les bancs, est devenu le deuxième centre du quartier, interdit aux voitures, et accueille les jeux des enfants.

 

Les Courtillières

L’Abreuvoir

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L'Abreuvoir

Les Courtillières

4. Les deux quartiers en construction (Ghali, 2015)

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Requalifier l’urbain

Des politiques de la ville face au changement

Deux vagues importantes ont marqué les années 1970, une « vague de départ » (Parvu et Sotgia, 2012) suivie par une vague de nouveaux arrivants. Ces deux vagues sont accompagnées par l’installation d’un imaginaire négatif du quartier, la figure de « l’autre », ceux qui sont arrivés plus tard et qui sont à l’origine des problèmes sociaux, apparaît dans les récits des habitants. Les anciens sont partis à la recherche de l’accession à la propriété ou en location dans le privé. Une nouvelle population est arrivée. Le recours fréquent dans les entretiens avec les habitants à la notion de « l’autre » pour décrire la dégradation tend à masquer, d’une part, l’abandon pendant des années de l’entretien du bâti et d’autre part, les politiques de peuplement menées par les bailleurs sociaux.

Face à ces enjeux, le premier « plan banlieue » est lancé par Jacques Barrot en 1973. Il vise l’intégration de ces constructions dans la ville. Dans les années 80, les architectes Roland Castro et Michel Cantal-Dupart, auteurs de l’ambitieux et expérimental projet « Banlieue 89 » cherchent à désenclaver des quartiers et à opérer un retour à l’urbanité pour faire face aux problèmes sociaux. Quelques années plus tard, ils lancent le concept de « projet urbain » (Pironet, 2006) dont l’ambition est d’introduire la notion de « civilisation urbaine » (Guillot, 2009). L’objectif est alors l’embellissement et l’achèvement du tissu des banlieues, l’introduction de l’art dans les cités, le rétablissement d’une continuité entre le centre et la périphérie des villes et des agglomérations.

« Banlieue 89 » s’est matérialisé dans le quartier de l’Abreuvoir par l’étude de préfiguration2 , réalisée en 1985 par l’architecte Nicole Eleb-Harlé dans le cadre de la procédure Habitat et Vie Sociale HVS. Le projet avance l’hypothèse qu’une action sociale dans la cité n’est pas possible sans une « véritable « réhabilitation » de l’urbain » (Eleb-Harlé, 1985). Pour atteindre cet objectif, une candidature à l’opération Banlieue 89 a été formulée pour la « requalification d’un groupe de bâtiments dont la situation au cœur de la cité présente un enjeu urbain ». Il s’agit d’intervenir à deux niveaux : la restructuration des logements et l’intervention sur l’image de quartier. En parallèle, dès les années 1980 un projet d’isolation thermique a permis une meilleure performance énergétique des tours étoiles aux Courtillières. Ce projet a complètement changé l’aspect extérieur des façades et notamment les couleurs, bleu et blanc3 , devenues marron et blanc.

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5. Projet d'isolation thermique - Les Courtillières (Archives municipales de pantin, 1999)

5. Projet d’isolation thermique – Les Courtillières (Archives municipales de pantin, 1999)

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Un nouveau regard face aux enjeux complexes des grands ensembles

Aux Courtillières, le Serpentin a souffert depuis sa construction d’un manque d’entretien de la part de la Société d’Économie Mixte de Paris (SEMIDEP). Les habitants qui la blâment pour l’état dégradé du serpentin adressent en 1997 une pétition au maire de Pantin auquel ils demandent de prendre les mesures nécessaires (Geneviève, service archive et patrimoine, entretien, 2014). La ville de Pantin décide de lancer un projet global pour transformer le quartier. Cela déclenche une procédure de négociation entre le maire, la SEMIDEP et Pantin Habitat pour acquérir le serpentin. En 1999, la cession du parc de logements de la SEMIDEP au bailleur communal (Pantin Habitat) est signée. Puis l’élection en 2001 d’une nouvelle mairie socialiste dirigée par Bertrand Kern (2001) accélère la mise en place du projet. Cette élection est suivie par une large consultation auprès des habitants des Courtillières et conduit à une signature de contrat Grand Projet de Ville (GPV). Trois équipes pluridisciplinaires sont sélectionnées pour définir les grandes lignes du projet. Pour la première fois, un changement d’échelle de réflexion est proposé par l’agence AUC pour une meilleure compréhension des enjeux du quartier. L’échelle d’origine du plan de masse d’Aillaud s’impose.

« Sous un chapiteau dans le parc, nous avons choisi l’architecte avec le meilleur projet, on avait besoin de changer » (René, habitante, entretien, 2013). Une concertation avec les habitants sur les propositions des équipes d’architectes à travers des réunions et des expositions, pour présenter les différents projets et recueillir l’avis de la population est mise en place. Ensuite deux équipes sont retenues : AUC et RVA. Il est important de noter le désaccord visible à propos des premiers plans présentés. AUC présente un projet conservant la totalité du serpentin, tandis que RVA prévoit une démolition de certaines parties.

À la suite de l’annonce des nouveaux projets du Programme National pour la Rénovation Urbaine (2003-2013) par lequel le gouvernement donne des moyens pour transformer les quartiers en difficultés4 , un comité de pilotage du projet et un conseil du quartier5  se sont mis en place en 2003 pour suivre l’avancement du projet. Ce comité de pilotage est composé d’une équipe pluridisciplinaire complexe : deux agences d’architecture associées à des sociologues, un paysagiste, un économiste et des représentants des habitants. Les deux équipes commencent les débats autour de l’assemblage de deux projets. L’intervention proposée par l’agence RVA est maintenue pour les travaux de Serpentin et le parc. L’agence AUC devrait travailler le plan d’ensemble. L’ANRU retient le projet des Courtillières et recommande de prévoir plus de démolitions (Chassel, Crépey et Checcaglini, 2007). Finalement en 2006, la convention ANRU est signée, une fête est organisée dans le quartier avec les habitants pour annoncer la nouvelle.

Entre-temps, entre 2001 et 2004, la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) demande au service mémoire-patrimoine de Pantin d’effectuer une étude pour investir l’histoire du quartier. Les délais sont courts puisque le projet de démolition est prévu pour 2004. Le service fait appel à l’historien Pierre-Jacques Derain. Il est intéressant de souligner l’intérêt de la DRAC, à cette époque, pour la mémoire orale des habitants du quartier en amont de toute réflexion autour de la valeur patrimoniale du quartier (Geneviève, service archive et patrimoine, entretien, 2014). La publication en 2005 d’un livre regroupant les témoignages des habitants, intitulé Aux Courtillières, histoires singulières et exemplaires, a influencé l’imaginaire de quelques habitants. Leurs témoignages montrent qu’ils se sont approprié les récits et l’histoire du quartier présentés dans le livre (Deraine et Michel, 2005).

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Le patrimoine, outil de transformation

« Il ne reste donc qu’un seul lieu qui rend compte de l’état d’origine, c’est le “Serpentin” et son parc, lorsque l’on se trouve à l’intérieur de celui-ci. La nature même du projet d’Émile Aillaud, était de faire là un espace dont la clôture, le serpentin, permettait de maîtriser la totalité du paysage perçu formé par les façades, le parc, et la crèche. » (Chassel, Checcaglini et Crépey, op.cit. : 5)

Sans attendre l’implantation de ce projet prévoyant une démolition partielle du serpentin, Gérard Monnier6 , se mobilise à son encontre. « Le projet actuel, qui se propose de supprimer deux segments du Serpentin, est une atteinte grave à une forme qui est au cœur de l’identité de la cité » (Ibid : 2). En conséquent, le ministère de la culture et de la communication, d’une part, et le ministre de l’emploi, de la cohésion sociale et du logement, d’autre part, conduisent une opération interministérielle pour examiner le projet actuel. Les recommandations de cette commission sont de suspendre le projet le temps nécessaire pour effectuer la mission.

L’architecte des Bâtiments de France de la Seine-Saint-Denis de l’époque, Bruno Mengoli, a eu un rôle important dans ce processus. Il compare les pertes de cette architecture avec la perte de la halle de Baltard lorsqu’il y a eu un moment de sensibilisation à l’architecture du XIXe siècle. « Il y a eu un effet générationnel autour de la valeur des grands ensembles depuis les années 60, jusqu’à l’ANRU. En tout cas, il faut les regarder du point de vue de leur valeur qu’à mon sens, il ne faut ni sous évaluer ni sur évaluer. Les démolitions ont forcé l’entrée des grands ensembles dans le champ patrimonial » (ABF, entretien, 2013). De son point de vue, il a réussi à arrêter le projet mais il fallait trouver les arguments pour justifier l’intérêt du site. Dans ce sens, le quartier a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle » par le biais de la DRAC d’Île-de-France en 2008, comme le quartier de l’Abreuvoir. Un statut sans aucune valeur juridique peu connu des habitants, mais qui permet une certaine reconnaissance au niveau institutionnel.

Un nouveau projet est donc conçu, prévoyant moins de démolitions, et en respectant plus l’aspect architectural d’origine. En suivant les recommandations de la mission interministérielle7 , le projet réduit les démolitions et une nouvelle conception des façades est élaborée. Cette fois ci, le discours tourne autour du « déclassement » des appartements dont les pièces sont très petites par rapport aux normes d’aujourd’hui. Une nouvelle fois, les Courtillières deviennent un champ d’expérimentations de nouvelles techniques de construction.

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6. Panneau du projet - Place du marché - Les Courtillières (Ghali, 2014)

6. Panneau du projet – Place du marché – Les Courtillières (Ghali, 2014)

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Simultanément à ce processus de mise en valeur, l’arrêt du permis de démolir ne concernait que le serpentin. La place du marché est démolie, ses habitants sont relogés et une autre place est reconstruite. Le bâtiment Tenine est livré en 2008, conçu par les architectes Hamonic et Masson. D’autres constructions sont confiées à Nexity, destinées à la vente immobilière. On peut constater deux nouvelles vagues d’arrivants : les nouveaux habitants du serpentin (depuis 2011) et les jeunes couples propriétaires (depuis 2014).

En 2011, un appel à projets pour la requalification du quartier Edouard Vaillant Cité de l’Abreuvoir à Bobigny est lancé. À la suite de cet appel un comité de pilotage est constitué par une équipe pluridisciplinaire. L’agence Amar, architecte-urbaniste mandataire du projet, s’associe avec une consultante en urbanisme, un ingénieur horticole et paysagiste, une sociologue et un économiste. Fort de l’expérience similaire aux Courtillières et à la cité de l’étoile, le comité de pilotage (formé par l’équipe pluridisciplinaire et des représentants de la mairie) intègre l’ABF dans les discussions autour du projet. Le comité termine la proposition en 2013, quand un changement politique arrive avec les élections municipales. Le projet est donc mis à l’écart pendant un an (Amar, architecte, entretien, 2014). Fin 2014 et quelques jours avant la date de candidature aux NPNRU, le projet est présenté au nouveau maire. En janvier dernier, le projet est retenu parmi 200 projets au niveau national. Parallèlement à ce processus, en 2012 la mairie présente aux habitants le projet de transformation de la halle et de la place du marché. L’inauguration de la première tranche, tant attendue par les habitants, est inaugurée en juillet 2015.

À la suite de ces chantiers de longue durée, les deux centres des deux quartiers se sont vidés de leurs activités et de leur vitalité. D’une part, le premier endroit touché par la transformation est la place du marché. D’autre part, la longue durée des travaux transforme le parc des Courtillières en un espace impraticable. Les deux projets partagent d’ailleurs l’idée de transformer les deux prairies en parcs urbains fermés par des grilles avec des horaires d’ouvertures et de fermetures.

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7. Le parc des Courtillières (Ghali, 2013)

7. Le parc des Courtillières (Ghali, 2013)

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Quels jeux d’acteurs face aux temps de transformation ?

D’une expérimentation pionnière menée par un architecte et un peintre, qui s’opposait à l’architecture des grands ensembles d’époque, à une pluridisciplinarité pour imaginer et améliorer les modes d’habiter de demain, les projets de réhabilitation / requalification / rénovation sont devenus la réponse principale apportée par la politique de la ville. Les grands ensembles furent et sont toujours des terrains d’expérimentations de la part des architectes et de la politique de la ville, qui se traduit aujourd’hui par une multiplication de compétences engagées sur le terrain. Cette pluridisciplinarité de compétences donne-t-elle une légitimité face aux enjeux de demain ?

Par l’analyse menée dans cet article, on constate le besoin de complexifier et d’élargir de plus en plus l’éventail de professionnels de la ville face à des enjeux jugés complexes. Ainsi, les processus en cours ne correspondent pas uniquement à des interventions sur le bâti et le tissu urbain. Le déclassement des logements, d’une part et la construction des logements privés, d’autre part, favoriseront une nouvelle dynamique socio-spatiale dont les conséquences seront à analyser dans l’avenir. S’ajoute à tout cela le débat autour de la valeur patrimoniale de ces constructions. Comme il met en valeur les logiques qui ont porté la production des grands ensembles, il contribue aux changements d’imaginaire de ces lieux.

SILVANA GHALI

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Silvana Ghali est doctorante en architecture et ville, sous la direction d’Alessia de Biase, laboratoire Architecture Anthropologie (UMR 7218 LAVUE), université Paris Ouest Nanterre la Défense (ED 395). Ses travaux portent principalement sur les projets de rénovations urbaines dans la banlieue nord de Paris.

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Image de couverture : Les Courtillières (Milene Migliano Gonzaga, 2014)

 

Bibliographie

Aillaud E., 1975, Désordre apparent, ordre caché, Paris, Fayard, 224 p.

Aillaud E., n.d, notice de présentation du projet, archives XXème siècle, IFA : Fonds Émile Aillaud, 3 p.

Aillaud E., 1965, notice de présentation du projet des Courtillières, archives XXème siècle, IFA : Fonds Émile Aillaud, 2 p.

ANRU, Objectifs et fondamentaux du PNRU, consultable à l’adresse suivante : http://www.anru.fr/index.php/fre/ANRU/Objectifs-et-fondamentaux-du-PNRU (consulté le 20 juin 2013)

Chassel F., Checcaglini, P. et Crépey, G., 2007, « Rapport sur la rénovation urbaine concernant le « Serpentin » dans le quartier des Courtillières à Pantin », 54 p. Consultable à l’adresse suivante : http://cgedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/cgedd/004939-01.pdf

Deraine P.-J. et Michel, G., 2005, Aux Courtillières, histoires singulières et exemplaires, Paris, Créaphis, 248 p.

Guillot P., 2009, « À propos de Banlieue 89 : entretien avec l’architecte Roland Castro », Cahiers d’histoire. Revue d’histoire critique, 95-97 p.

Guez A., 2007, « T comme temps », in Biase, de A., Bonin, Ph. (dir.), Abécedaire de l’anthropologie de l’Architecture et de la ville, Cahiers de la recherche urbaine architecturale et paysagère, n°20-21, 280 p.

Landauer P. et Lefrancois, D., 2011, Émile Aillaud, Paris, Éditions du patrimoine, carnets d’architectes, 192 p.

Parvu S. et Sotgia A., 2012, « L’histoire en projet. La part du récit dans la construction et la rénovation de la cité des 4000 à La Courneuve », Lieux communs, n°15, 46-67 p.

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  1. Deraine P.-J., 2002, enregistrements des entretiens effectués dans le cadre du projet mémoire de la ville. Archives municipales de Pantin. []
  2. Il s’agit d’un appel à projet lancé par la mairie pour l’accompagner dans la définition d’un projet et l’élaboration d’un plan. []
  3. Conçus par Rieti pour que les habitants puissent repérer facilement leur quartier. []
  4. Créés par la loi d’orientation et de programmation pour la ville. Le programme prévoit une transformation des Zones urbaines Sensibles (ZUS), des logements, équipements publics et aménagements urbains. Ces projets, qui comptent près de 490 quartiers et 4 millions d’habitants, sont caractérisés par la démolition partielle ou totale et la reconstruction des grands ensembles, accompagnés d’une réhabilitation des parties conservées. Il est important de souligner les termes utilisés par l’ANRU sur leur site pour présenter les projets : « Aussi, la rénovation urbaine a pour objet de faire évoluer ces quartiers vers des espaces urbains “ordinaires” » (ANRU, 2012). []
  5. Imposé par la loi, constitué par des habitants, des associations et des représentants de la mairie. []
  6. Professeur émérite de l’Université de Paris I Panthéon-Sorbonne, animateur de l’association DOCOMOMO « groupe de travail pour la DOcumentation et la COnservation les bâtiments du MOuvement Moderne, de leur site et de leur ensemble urbain ». []
  7. « La mission d’inspection valide les trois points essentiels du projet Courtillières : Une nouvelle traversante nord-sud. C’était la condition essentielle du projet urbain, le remodelage libre de l’intérieur des appartements. C’était la condition essentielle du volet social du projet, la résidentialisation des pieds d’immeuble. C’est la condition essentielle du retour à la sécurité. Elle demande par contre : une diminution de moitié des démolitions prévues, un meilleur traitement de l’extérieur du Serpentin, la conservation maximale du relief et du caractère du parc. » (Chassel, Crépey et Checcaglini, op.cit., 39). []

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