Vu / Et l’urbain explosa : Operational Landscapes, l’exposition de Neil Brenner et de l’Urban Theory Lab à la Melbourne School of Design

Louise Dorignon

 

Figure 1 : La salle de l’exposition Operational Landscapes dans la Melbourne School of Design (Dorignon, 2015, œuvres UTL-GSD Harvard)

Figure 1 : La salle de l’exposition Operational Landscapes dans la Melbourne School of Design (Dorignon, 2015, œuvres UTL-GSD Harvard)

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Du 17 au 29 mars 2015, la Andrew Lee King Fun Gallery (ALKF Gallery) située dans la Faculty of Architecture, Building and Planning à Melbourne University accueillait l’exposition Operational Landscapes : Towards an Alternative Cartography of World Urbanization. Cet évènement se déroulait dans le contexte de la venue de Neil Brenner à Melbourne pour une série d’activités scientifiques (dont une conférence donnée le 17 mars à visionner intégralement ici).

À la tête de l’Urban Theory Lab (UTL) au sein de la Graduate School of Design (GSD) d’Harvard, Neil Brenner publie en 2014 un ouvrage retentissant intitulé Implosions/explosions : towards a study of planetary urbanization. Proposant en couverture un paysage des sables bitumineux dans l’Alberta (Canada) par Garth Lenz (Figure 2), il n’était pas étonnant de la part de l’UTL de présenter, dans une exposition sur l’urbain, les territoires de l’Arctique, la région amazonienne, les confins de l’océan pacifique ou encore l’atmosphère. Cette démarche « à l’envers » confirme la volonté de Brenner d’invalider la notion d’ère urbaine (urban age) et de renoncer à l’emploi du fameux seuil des 50 % de la population devenue urbaine comme point de départ à toute étude sur la ville. L’investigation de ce qui est à l’extérieur des villes et de leurs processus s’avèrerait en fait bien plus pertinente pour la compréhension du fait urbain global qu’un seuil démographique masquant des situations locales radicalement différentes.

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Figure 2 : Implosions/Explosions (2014), une collection de textes théoriques rassemblés et édités par Neil Brenner (Dorignon, 2015)

Figure 2 : Implosions/Explosions (2014), une collection de textes théoriques rassemblés et édités par Neil Brenner (Dorignon, 2015)

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L’exposition Operational Landscapes semblait ainsi être dotée d’un triple but : promouvoir la sortie du livre auprès d’un public de chercheurs et d’étudiants, susciter une discussion théorique et épistémologique à la Melbourne School of Design, mais surtout montrer comment « le développement de nouvelles théories de l’urbanisation peut être traduit sous la forme de nouvelles visualisations des transformations spatiales qui sont en cours à travers les lieux, les sites, les territoires et les échelles »1 (Brenner, 2013, p. 19). La dialectique entre développement théorique et travail de visualisation cartographique rejoint donc deux pôles importants du travail de Brenner et de l’UTL, une volonté d’incursion théorique expérimentale et innovante ainsi que la création d’un espace collaboratif et pédagogique (Brenner, 2013, p. 6-7).

Installée dans l’unique salle de l’ALKF Gallery, l’exposition présentait tout d’abord sur des écrans un aperçu synthétique du travail de l’UTL ainsi que de ses positionnements théoriques et épistémologiques, et se poursuivait ensuite avec 8 panneaux/posters présentant chacun un operational landscape, fruit d’un travail théorique et technique impressionnant des équipes de la GSD.

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Figure 3 : La démarche pédagogique de l’exposition propose un operational landscape par poster. Ici de l’avant à l’arrière-plan, les paysages de l’Arctique, du Sahara, de la Sibérie, et la critique de l’idéologie spatiale (Dorignon, 2015, œuvres UTL-GSD Harvard)

Figure 3 : La démarche pédagogique de l’exposition propose un operational landscape par poster. Ici de l’avant à l’arrière-plan, les paysages de l’Arctique, du Sahara, de la Sibérie, et la critique de l’idéologie spatiale (Dorignon, 2015, œuvres UTL-GSD Harvard)

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Genèse théorique et épistémologique des operational landscapes

L’introduction de l’opus de Brenner offre une définition de la notion d’operational landscapes que l’on retrouve au cours de l’exposition. Ils sont ces « zones d’extraction de ressources, d’enclos pour l’agro-industrie, d’infrastructure logistique et de communication, de tourisme et de traitement des déchets, qui se déploient souvent sur des lieux périphériques, isolés et apparemment ‘ruraux’ ou ‘naturels’ »2 (Brenner, 2014, p.20). Historiquement, ces processus stratégiques d’accumulation trouvent leur fondement théorique chez Marx avec la formation du capitalisme et la production économique engendrée par espaces comme supports de la croissance urbaine : « la forme capitaliste de l’agglomération présuppose ainsi l’enclavement et l’opérationnalisation de territoires à grande échelle situés bien au-delà de la ville pour soutenir ses activités socioéconomiques les plus basiques, ses cycles métaboliques et l’impératif de sa croissance. »3 (Brenner, 2014, p.20). Le rythme de développement de ces espaces ainsi que l’ampleur des processus de production et d’ingénierie qui les caractérisent les lient encore davantage aujourd’hui aux centres urbains majeurs et à la division spatiale planétaire du travail.

Cette opérationnalisation généralisée de la planète, dans ses espaces terrestres, souterrains, océaniques et même atmosphériques, rendrait caduque l’approche morphologique et démographique de l’urbanisation. Les notions d’hinterland ou la séparation entre urbain et rural se trouvent rejetées pour leur manque d’acuité et de pertinence au regard des transformations industrielles, économiques ou écologiques radicales qui touchent des espaces auparavant marginalisés.

Cette construction épistémologique prend comme point de départ et fondement théorique le chapitre 2 d’Henri Lefebvre dans La Révolution urbaine (1970) intitulé « De la ville à la société urbaine ». La dynamique implosion/explosion conceptualisée par Brenner peut ainsi être lue comme une réponse à l’affirmation provocatrice de Lefebvre issue de ce chapitre selon laquelle toute la société serait désormais urbaine : l’implosion et l’explosion constitueraient des moments au sein du processus d’urbanisation, dialectiques et interdépendants mais aussi profondément conflictuels, rappelant l’attention de Lefebvre à la dimension temporelle et diachronique des phénomènes sociospatiaux (1992). Cette dialectique est également féconde en tant qu’elle sert à penser une nouvelle conception de l’urbanisation mais surtout des outils cartographiques pour l’étude des agencements socio-spatiaux.

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Figure 4 : Le cheminement théorique de l’UTL depuis le refus des catégories morphologiques et démographiques de l’urbain jusqu’à la mise en valeur de l’historicité dans le processus d’urbanisation planétaire, photomontage (Dorignon, 2015, œuvres UTL-GSD Harvard)

Figure 4 : Le cheminement théorique de l’UTL depuis le refus des catégories morphologiques et démographiques de l’urbain jusqu’à la mise en valeur de l’historicité dans le processus d’urbanisation planétaire, photomontage (Dorignon, 2015, œuvres UTL-GSD Harvard)

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Cette profonde remise en cause épistémologique des études urbaines n’aboutit en effet nullement à un vide méthodologique ou à une absence de contenu localisé ou régional. L’abolition des frontières de la ville, de son hinterland, de son extérieur et de sa définition démographique ne conduit ni à la mort de l’urbain ni à celle de ces paysages. La construction théorique de Brenner s’appuie au contraire sur une démarche cartographique et sur une étude extrêmement localisée des operational landscapes qui enrichissent, complètent et complexifient la compréhension de l’urbanisation planétaire.

L’« urban theory without an outside », qui donne son nom à l’introduction de Neil Brenner dans Implosions/Explosions (2014), consiste donc en une prise de position au double sens du terme, épistémologique et géographique : se positionner en-dehors de la doxa commune sur l’ère urbaine et se placer au-delà des limites de l’urbain imposée par cette doxa. Se débarrasser de « l’extérieur » pour Brenner, c’est ainsi prendre à bras le corps les espaces rarement ou jamais traités par les études urbaines (ce que l’on peut contester vu l’importance et le renouveau incarnés par les travaux d’écologie politique urbaine) et tenter de montrer leur implication dans l’urbanisation planétaire.

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L’urbain sans limites et sans périphérie : une cartographie pionnière et radicale

À travers les cartographies spéculatives de ces paysages émergents, l’exposition illustre les transformations qui s’opèrent à l’autre bout des villes, loin des centres en explosion démographique, depuis ces outside habituellement représentés comme ruraux, isolés ou encore indomptés par l’homme. Les choix cartographiques de l’UTL se fixent sur 8 régions selon la problématique suivante : comment ces zones se trouvent-elles désormais intégrées dans la fabrique planétaire de l’urbanisation ? A travers l’exploitation pour les villes des énergies, de l’eau, des matières premières, des ressources agricoles ou de systèmes logistiques, des processus de restructuration et d’enclavement conduisent ces espaces à des transformations radicales. On assisterait donc à la formation contemporaine d’une urbanisation planétaire qui se mesure en termes d’aménagement, d’infrastructures et d’écologie, bien au-delà des limites démographiques et morphologiques de la ville.

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Figure 5 : Les 8 operational landscapes présentés par l’exposition, photomontage (Dorignon, 2015, œuvres UTL-GSD Harvard)

Figure 5 : Les 8 operational landscapes présentés par l’exposition, photomontage (Dorignon, 2015, œuvres UTL-GSD Harvard)

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L’UTL se réclame en effet d’une cartographie radicale intimement liée au discours théorique : « nous pensons que les projets de la théorie et de la cartographie urbaine sont inextricablement connectés. […] À partir de là, nous voulons développer de nouvelles visualisations qui dépassent les binarités méta géographiques traditionnelles (par exemple urbain/rural, ville/campagne, ville/non-ville, société/nature) et offrir ainsi de nouvelles perspectives pour comprendre les géographies variées et profondément polarisées de notre planète urbanisée. »4 (Brenner, 2013, p.13-14).

Par ailleurs, l’UTL se place directement dans la lignée des travaux critiques de la cartographie radicale telle qu’elle a été pensée de façon prémonitoire par Brian Harley (2001, voir aussi Gould et Bailly, 1995) puis par Denis Wood (Wood et Fels, 1992) ou encore Mark Monmonier (1996). Neil Brenner et ses pairs affirment vouloir livrer (2013), par des choix méthodologiques novateurs et alternatifs, un contenu politiquement engagé et libéré de l’emprise idéologique induite par la maîtrise des outils technologiques tels les SIG (Systèmes d’Information Géographique) et le GPS (Global Positioning System) : « […] les visualisations géospatiales sont devenues un lieu commun de référence utilisées pour illustrer ou justifier diverses interprétations des paysages construits ou non-construits du monde à presque toute les échelles spatiales possibles. »5 (Brenner, 2013, p.16). Pour combattre cette « illusion photographique »6 (Brenner, 2013, p.16), l’UTL suggère le développement d’une critique de l’idéologie géospatiale, une tentative déjà esquissée par Michel Lussault dans son Avènement du Monde (2013), inspiré par les travaux du géographe Denis Cosgrove (1994), ainsi que la « réinvention radicale »7 (p.17) des représentations visuelles cartographiques.

L’exposition Operational Landscapes obéit à cette injonction. Un premier panneau intitulé « Critique de l’idéologie spatiale » reprend les critères cartographiques largement utilisés dans la représentation des espaces urbains pour les appliquer aux 8 espaces « opérationnalisés » afin de mieux souligner leur incapacité à expliquer le processus de l’urbanisation : quantité de lumière émise la nuit (nighttime lights), persistance d’une nature « sauvage » (last of the wild), biomes anthropogéniques (anthropogenic biomes). Ces critères jouent en fait comme des obturateurs une fois appliqués à ces espaces, puisqu’ils ne révèlent ni les processus géopolitiques et les opérations techniques et logistiques qui s’y déroulent, ni les transformations écologiques que l’on y observe. Contre la prévalence de ces choix cartographiques dans les travaux d’études urbaines, l’UTL propose de révéler les autres phénomènes parcourant ces « territoires extrêmes » à l’occasion d’une « contre-cartographie » (« counter mapping »), phénomènes qui en font des espaces au tissu urbain en pleine densification.

Pour élaborer cette contre-cartographie, Neil Brenner et les équipes de l’UTL déconstruisent ce corpus théorique et méthodologique pour mieux élaborer de nouveaux critères que l’on retrouve d’ailleurs sur un des écrans de l’exposition (figure 4) comme étant au centre de cette nouvelle table de travail théorique. Connectivité, intensité et géopolitique (« connectivity, intensity, geopolitics ») sont les trois notions qui ont servi à l’évaluation du processus d’opérationnalisation des territoires choisis. La carte principale du panneau Atmosphère (figure 6) présente ainsi un planisphère surmonté d’une frise chronologique reliée aux différents pays du globe. Les faisceaux de couleurs représentent l’installation d’un satellite dans l’atmosphère et comblent visuellement l’espace physique occupé par ces technologies de la communication et de l’observation.

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Figure 6 : « Atmosphere» (Dorignon, 2015, œuvres UTL-GSD Harvard)

Figure 6 : « Atmosphere» (Dorignon, 2015, œuvres UTL-GSD Harvard)

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Selon les mêmes critères, le panneau Océan Pacifique (Figure 7) met en relief les ports, les routes de communication et d’échanges géopolitiques ainsi que les mines d’extraction et les déchets produits dans cet espace régional. Une attention à la dimension temporelle des territoires est présente tout au long de l’exposition, et tout particulièrement sur le panneau Sibérie qui retrace les processus et les rythmes d’extraction et de transport des énergies fossiles destinés à soutenir l’urbanisation européenne et asiatique.

Une citation sibylline d’Andy Merryfield surmonte le panneau Himalaya : « l’urbanisation du monde est une sorte d’extériorisation de l’intérieur et d’intériorisation de l’extérieur : l’urbain se déploie dans la campagne tout comme la campagne se déploie en retour sur la ville »8. Sur un fond noir, la cartographie de la chaîne montagneuse fait apparaître en points lumineux le réseau des barrages hydro-électriques formant un arsenal logistique pour fournir l’Inde et la Chine en électricité. Avec le désert de Gobi (Figure 7), l’approche cartographique emprunte à l’infographie pour schématiser et rendre intelligible un système d’extraction et de dégradation environnementale impactant jusqu’à la qualité de l’air des villes chinoises telles Beijing. L’innovation cartographique ne se fait jamais au détriment de la clarté, et le travail de l’UTL allie remarquablement complexité théorique, richesse des données et pédagogie visuelle.

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Figure 7 : « Pacific Ocean » (Dorignon, 2015, œuvres UTL-GSD Harvard)

Figure 7 : « Pacific Ocean » (Dorignon, 2015, œuvres UTL-GSD Harvard)

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Figure 8 : « Gobi » (mars 2015, photo : L.Dorignon, œuvres UTL-GSD Harvard)

Figure 8 : « Gobi » (mars 2015, photo : L.Dorignon, œuvres UTL-GSD Harvard)

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La théorie en action : un morceau de bravoure épistémologique salué par la communauté scientifique

Implosions/explosions a été d’ores et déjà érigé au rang de livre de référence pour les sciences sociales (Sklair, 2015, p.1550), défini par les plus enthousiastes comme un « tour de force » théorique (Acuto, 2014, p.1), salué par tous pour son intention de provoquer un changement paradigmatique dans les disciplines des études urbaines (Sklair, 2015, p.1550).

À partir des critiques faites au livre et que l’on peut relier au travail réalisé par l’UTL pour cette exposition, trois points peuvent être retenus. Leslie Sklair souligne dans sa critique d’Implosions/explosions l’absence de déconstruction de l’argument morphologique ainsi que celle de l’architecture et de l’apparence des villes (Sklair, 2015, p.1550). L’omission volontaire du bâti est certes signalée au début de l’exposition mais ne peut pour autant être écartée d’une cartographie urbaine sans une justification plus nourrie. Ensuite, l’apport de la cartographie radicale et alternative (qu’elle émane du monde universitaire ou des sphères activistes) n’apparaît pas dans l’exposition et l’héritage de ces pratiques jamais évoquées. Enfin, la grande absente de l’exposition, et peut-être du livre édité par Brenner, reste l’écologie politique, alors même que les démarches épistémologiques et le contenu de cette discipline travaillent à lier la présence des réseaux logistiques, des infrastructures et des opérations industrielles à la dimension environnementale et politique des territoires, notamment en ce qui concerne le secteur énergétique (Dietz et al., 2014).

LOUISE DORIGNON

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Louise Dorignon, ancienne élève de l’École Normale Supérieure de Lyon et agrégée de géographie, prépare une thèse sous la direction de Christian Montès et Manuel Appert sur l’habitat vertical à Melbourne. Elle travaille entre la géographie culturelle et sociale sur les modes de vies et pratiques urbaines en Australie et sur l’habitat contemporain à Melbourne.

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Neil Brenner est politiste de formation et professeur de théorie urbaine à la Graduate School of Design de l’Université d’Harvard, où il dirige le Urban Theory Lab. Ses recherchent sont principalement axées autour des processus de restructuration urbaine et régionale et de la généralisation de l’urbanisation capitaliste avec une attention portée à la fabrique de la gouvernance urbaine, métropolitaine et régionale.

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Operational Landscapes, exposition de Neil Brenner et de l’Urban Theory Lab à la Melbourne School of Design (mars 2015).

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Bibliographie

Acuto, M., 2014, « Implosions/Explosions: Towards a Study of Planetary Urbanization », Urban Geography, Vol. 36, Issue 1, p 154-156.

Brenner N. (ed), 2014, Implosions/explosions : towards a study of planetary urbanization, Berlin, Jovis Verlag GmbH, 573 p.

Brenner N., 2013, « Introducing the Urban Theory Lab », URL : http://www.urbantheorylab.net/site/assets/files/1054/140202_utl_pamphlet_corrected_dani_and_neil_v6.pdf

Cosgrove, D., 1994, Denis Cosgrove, “Contested Global Visions: One-World, Whole-Earth, and the Apollo Space Photographs”, Annals of the Association of American Geographers, Vol. 84, Issue 2, p 270–294.

Dietz, K., Engels, B., Pye, O., Brunnengräber, A., 2014, The political ecology of agrofuels, Routledge ISS Studies in Rural Livelihoods, 264 p.

Gould, P. et Bailly, A., 1995, Le pouvoir des cartes – Brian Harley et la cartographie, Paris, Economica, 120 p.

Harley, B., 2001, The New Nature of Maps: Essays in the History of Cartography, ed Paul Laxton, Baltimore et Londres: The Johns Hopkins University Press, 352 p.

Lefebvre, H., 1970, La Révolution urbaine, Paris, Gallimard, 256 p.

Lefebvre, H., 1992, Éléments de rythmanalayse : introduction à la connaissance des rythmes, Paris, Syllepse, 116 p.

Lussault, M., L’avènement du monde. Essai sur l’habitation humaine de la Terre, Paris, Le Seuil, 306 p.

Monmonier, M., 1996, How to lie with maps, 2e édition, The University of Chicago Press, 222 p.

Sklair, L., 2015, « Book review: Implosions/Explosions: Towards a Study of Planetary Urbanization », Urban Studies, Vol. 52, Issue 8, p 1547-1550.

Woods, D. et Fels, J., 1992, The Power of maps, New York, Guilford Press, 248 p.

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  1. « The development of new theories of urbanization can thereby be translated into new visualizations of ongoing spatial transformations across places, sites, territories and scales » []
  2. ((« Zones of resource extraction, agro-industrial enclosure, logistics and communications infrastructure, tourism and waste disposal, which often traverse peripheral, remote and apparently ‘rural’ or ‘natural’ locations. » []
  3. « The capitalist forme of agglomeration thus presupposes the enclosure and operationalization of large-scale territories located well beyond the city to support its most basic socioeconomic activities, metabolic cycles and growth imperatives. » []
  4. « We view the projects of urban theory and urban mapping/cartography as inextricably connected. […] On this basis, we aim to develop new ways of visualizing urbanization that supersede inherited metageographical binarisms (for instance, urban/rural, town/country, city/non-city, society/nature) and thus offer new perspectives for understanding the variegated and deeply polarized geographies of our urbanized planet. » []
  5. «  […] geospatial visualizations have become a commonplace reference point used to illustrate of justify diverse interpretations of the world’s built and unbuilt landscapes at nearly every conceivable spatial scale. » []
  6. « photographic illusion » []
  7. « radical reinvention » []
  8. « The urbanization of the world is a kind of exteriorization of the inside as well as interiorization of the outside: the urban unfolds into the countryside just as the countryside folds back into the city. » []

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